Archer nubien - plat 30mm

Une petite peinture entre deux, commande de 9 plats 30mm d'occasion, archers égyptiens de l'éditeur Wolfgang Hafer.   Les plats étaient sous-couchés en kaki clair, mais la préparation, ponçage et nettoyages étaient assez grossiers.  Donc pour dé-peinture et reprise à zéro.

Comme je ne peins qu'une seule face, je choisis chaque fois la face la plus représentative ou suggestive, même si les personnages ne sont pas dans le même sens.  La lumière elle, sera unidirectionnelle et la même pour tous les personnages.

Dans l'envoi, le vendeur a remplacé un plat en double, par un plat Kieler de moindre qualité, j'ai faillé le jeté car sa face avant était mal coulée ...

Par contre le personnage vu de dos présente un large dos, et un potentiel peut-être intéressant au niveau de la musculation de celui-ci.
Décapage, redressement de l'arc, amincissement extrême de la corde (amincie en profil, travail des défauts, découpe de la tranche, polissage et nettoyage ...

Je vais le peindre avec une peau noire violette, en nubien,  Ces nubiens peuplaient le sud de l'Egypte et constituaient sans doute les racines du peuple égyptien, surtout de la première période. La chevelure pourrait paraitre crépue aussi ...

Et bien y'a du boulot là!

Y'a du boulot , mais ça va être chouette une fois finalisé , une thématique qui change

Routine sans aucune complication toutefois, juste pour animer le forum et raconter des histoires ...
Mais les bons masters font beaucoup mieux (et plus vite) ....

Petit plat mais au final beaucoup de travail avec la préparation.
Effectivement on voit une belle pièce de dos une fois décapée

Un petit peu d'Histoire et de technique pour ce personnage assez banal ...

A) La place du tir à l'arc dans l'armée égyptienne:

-  Les archers de l'armée étaient souvent des Nubiens qui avaient en ce domaine une solide réputation. Ils forment les corps d'élites mercenaires. Ils sont utilisés aussi pour former le corps des Medjay qui est une sorte de police interne. Les mercenaires nubiens constitueront aussi les gardes personelles des gouverneurs.

-  Les Hiksos (1785-1570 BC) introduisent le char en Egypte et la charrerie devient un corps d'armée spécifique. On voit apparaître des équipages de char composés d'un aurige et d'un guerrier archer. C'est un thème classique de l'iconographie égyptienne : Pharaon sur son char lancé à pleine vitesse décochant flèche sur flèche à ses ennemis.  

B) L'arc:
On peut trouver deux types d'arcs dans les représentations historiques :

-  Tout d'abord il semble que l'arc court prédomine. Les gravures de tireurs les montrent en possession d'un arc court et droit de longueur égale à la moitié de leur taille à la différence des arcs longs européens qui mesurent dans les 1m70. Ils seraient utilisés en Egypte depuis la préhistoire.

- Le deuxième type d'arme retrouvée est l'arc à double courbure. Non tendu le corps de l'arc forme un w arrondi. On voit ce type d'arc représenté dans la tombe de Kenamon, l'intendant d'Amenophis II. Il est supposé être d'origine nubienne.

C) Technique, flèches et accessoires:

-  Sur la plupart des gravures, on peut observer que les tireurs adoptent une préhension de la corde assez particulière : le pouce tracte la corde et est en quelque sorte bloqué par l'index ce qui lui permet de tirer plus fort (sur les arcs classiques, on considère que la résistance de l'arc augmente avec l'allonge). Les trois autres doigts ne sont pas utilisés. Cette méthode de traction appelée méthode mongole est retrouvée chez beaucoup de peuplades asiatiques : les Mongols, Japonais, Assyriens, Babyloniens etc.  

-  On peut aussi observer dans les représentations que l'archer tracte la corde jusqu'à l'oreille. Ce point de repère peut nous faire penser au kyodo japonais.

-  Pour préserver leurs pouces, les archers égyptiens utilisaient ce qu'on apelle des anneaux de pouce. Ce sont des tubes qui peuvent être de n'importe quelle matière tant qu'elle est résistante. Enfilé sur le pouce, il permet au tireur de tracter la corde sans subir les effets de la corde de boyau sur son pouce.

-  Un autre accessoire qu'on peut voir sur les gravures est le protège bras qui permet d'éviter une cuisante brulure due au frottement de la corde sur le bras.

D) Les pointes de flèches:

-  Elles ont subi les progrès de la métallurgie. On a pu retrouver les vestiges de pointes datant des premières périodes dynastiques en silex ou en ébène. Avec l'utilisation des alliages, les flèches deviennent en bronze, surtout à partir de la 18ème dynastie (1550 BC) qui débute le nouvel empire. .

-  Les flèches sont un symbole fort dans la symbolique égyptienne. Elles représentent la puissance et la vitesse. C'est un symbole de la puissance et de l'activité divine. Le pharaon pendant la fête de l'Heb Sed tire quatre flèches aux quatre points cardinaux pour légitimer encore une fois son pouvoir en montrant que sa puissance s'étend dans toutes les directions.

-  Les Egyptiens voyaient aussi la forme de l'arc dans le clair de lune. L'arc était aussi un symbole de la déesse Neith.

Voilà, la peinture est démarrée, la peau avec du Caput Mortuum de Sennelier? à l'huile.