Phalangite macédonien ‘Pezhetaroi’ - PLAT 30mm

Très paresseux depuis quelques mois et plutôt tourné vers le 30mm, donc j'ai perdu la main quelque peu...

Le confinement actuel retarde aux calendes grecques notre départ vers la Turquie (sans jeu de mots), prévu début avril après Montrouge .... pour plusieurs semaines, voire mois!

Dès lors je sors les pinceaux et les couleurs pour me réchauffer avec un petit jeu: j'ai acquis un guerrier grec des USA, lors de la mise en vente des oeuvres d'un peintre de l'Orégon, décédé, au début de cette année.  Il était intitulé: "Soldat macédonien".


Il est peint à l'huile mais son armement en bronze est peint à la peinture métallique et non en MNM.  Son identification est  H81 sur le talon. Il est peint recto-verso et je vais retoucher les deux faces.

A la réception, j'ai trouvé la peinture assez 'plate', et je me propose de le retoucher pour lui donner du volume, mais sans le décaper et le repeindre entièrement.

J'ai retrouvé ce plat peint chez  Gianpaolo Bitsulfi:

Graveur: Ludwig Frank
Produit par: Retter
Editeur: Dangelmeier
Série: La Guerre de Troie

A gauche la photo originale sur son site, à droite, une version éclaircie:

Sur la base de sa tenue et de son armement, il semble s’agir d’un Phalangite macédonien, probablement sous l’époque des conquêtes d’Alexandre le Grand.

Il porte un casque phrygien du IV siècle av J.C. en bronze;

Sa cuirasse appelée un linothorax était composé à l'extérieure de plusieurs couches de lin et à l'intérieur il contenait des plaques en bronze et quelques couches de cuir. Au contraire de la cuirasse en bronze, le linothorax avait quatre parties principales. Deux plaques protégeant le devant et l'arrière, deux protèges-épaules ainsi que des lanières en cuir tombantes devaient protéger l'hoplite des coups visés au haut de sa jambe. Le tout était fixé par des lacets en cuir. À cause du lin, la couleur du linothorax était blanc.

Il porte des jambières appelées cnémides, en bronze, plus rarement en fer ou en cuir. Modelées selon la forme du tibia du porteur, elles offraient une protection du bas de la jambe jusqu'au début des genoux, voire jusqu'aux genoux eux-mêmes (dépendant du modèle). Elles furent parfois ornées et fournissaient la protection principale au-dessous du bouclier. Les archéologues ont longtemps pensé qu'elles étaient fixées par des lacets à la jambe du propriétaire, mais ils découvrirent récemment que le métal était forgé à l'arrière plus finement, le rendant ainsi maniable et permettant à l'hoplite de se le fixer à la jambe sans qu'il tombe durant le combat.  

L'aspís était un bouclier rond ayant un diamètre entre 80 et 100 cm. et pouvait atteindre un poids de 9 kg. Sa particularité fut qu'il possédait une forme de bol, permettant ainsi une meilleure tenue et résistance face aux coups de lance ou d'épée. Normalement, il était fabriqué en bois et recouvert de bronze. Pour pouvoir mieux contrôler et s'appuyer sur son bouclier, les Grecs mirent un brassard à une extrémité et une poignée à l'autre. Cette technique appelée "prise Antilabe", permettait à l'hoplite d'utiliser une grande partie de la force de son bras et y exercer une pression notamment plus haute, ce qui ne fut pas le cas chez les premiers boucliers où la poignée se trouvait au centre de celui-ci, réduisant ainsi la pression sur un seul petit point.  Il y eut trois différentes catégories d'emblèmes pour les boucliers : Premièrement, des signes apotropaïques, des représentations de lions, de bœufs etc..., ou de créatures mythologiques, servant à chasser la malchance mais aussi à terrifier l'ennemi. Deuxièmement, il y eut des emblèmes qui représentaient les familles nobles ou les différents "clans" (Ceci valut pour les temps anciens et finit durant l'âge d'or des poleis). Troisièmement, il existait aussi des emblèmes pour les différentes villes, comme par exemple le grand "Λ"/ L sur les boucliers des Lacédémoniens (autre nom pour Spartiates).

La lance ou dóry fut l'arme d'attaque la plus importante de l'hoplite. On peut la définir aussi comme la partie offensive de la phalange. Le dóry était fabriqué en bois de cornouiller ou de frêne et pouvait atteindre un poids de 2 kg. Il était équipé aussi de deux pointes : Celle pénétrante (environ 20 cm), faite en fer ou bronze, qui servait à transpercer et tuer l'ennemi et celle sur le talon, plus courte en forme de clou conique pointu, qui servait à achever les ennemis à terre, voire à fixer sa lance au sol avant le début d'une bataille. Au contraire de celle Macédonienne, la lance hoplitique atteignait seulement les 2 mètres. Durant une bataille, l'hoplite avançait devant le bouclier un peu plus de la moitié de sa lance. Ceux de la deuxième rangée tenaient pratiquement 1/4 de la lance dans leurs mains, le reste était posé sur l'épaule du compagnon et dépassait aussi le bouclier de celui-ci. Les soldats de toutes les autres rangées, tenaient leurs lances en air et posaient toute leur force sur le bouclier. Le dóry n'était pas une arme de jet, mais de combat.

L'épée hoplitique ; le xíphos était un moyen de secours dans le cas où la lance se brisait. Il ne mesurait qu'entre 40 et 70 cm. C'était donc un grand poignard plutôt qu'une vraie épée d'impact. En effet, le xíphos devait rester d'un côté une arme facilement maniable avec une seule main et de l'autre permettre de "percer" l'ennemi dans les petites ouvertures non protégées.

Gravures chez Osprey qui ont certainement été à la base de cette interpretation:

Peinture :

Tout d’abord et de manière traditionnelle pour les plats de 30mm historiques, je placerai la source de lumière (soleil) à gauche, en hauteur, et à 45 degré entre le plan du plat et le spectateur, afin de donner du volume. Ceci quel que soit la face du plat, donc de dos pour le personnage montrant son côté droit, et de face lorsque vu de son côté gauche, et son bouclier.

Ensuite le repeins la pointe de la lance en fer au lieu de bronze, le fer commençant à se répandre en Grèce à cette époque, moins cher et plus facile à produire. Le talon de la lance reste en bronze, plus solide.

Le bouclier reçoit une ombre en diagonale avec une zone lumineuse en haut à gauche, et pour donner un effet bombé.

Le motif peint rapidement au départ n’a pas mu être fort amélioré sans le dépeindre. J’ai juste changé la couleur à bleu, pour accentuer la luminosité se reflétant sur le bronze. J’aurais du le dépeindre, mais aurais perdu la peinture métallique du bronze utilisée, et que je ne possède pas, et qui m’interessait dans ce cas particulier.

Bien sûr les ombres des jambes, des cnémides, du casque, du bouclier, et de la lance sont revues, aussi les ombres portées du bouclier, de la jupe, et sur l’autre face, de la lance sur le vêtement et le bouclier, pour donner un effet tri-dimensionnel.
Les herbes du sol sont aussi repeintes.

Travail progressif entrecoupé de séchages, et re-travail.

… la suite en photos

Y'a de la recherche

Ca me fait pensé à mes hoplites. Ben, 150 ans plus tôt.
nono

Tu les as peints il y a 150 ans?   ...
Premières photos ….

Première face hier et ce matin, à travailler après un premier séchage, je vais aussi bleuir le motif sur le bouclier … et colorer les plantes du sol…

L'autre face aussi repeinte et adaptée ….


Après les retouches d'ii demain, comparaison avec le plat initial...

Voici une comparaison entre les deux versions de plats:


Alors en photographiant le nouveau plat en recto-verso avec un fond sombre, et une fond clair, on obteint le résultat suivant:

Les ombrages de la chair me semblent un peu sales,mal fondu au niveau de la transition ombre/chair de base

merci Michel, je regarde plus en détail!